Le Napoli de Maradona (2/5) : Les défenseurs

Plutôt qu’un onze historique, j’ai préféré me concentrer sur les plus belles années du SSC Napoli, autrement dit les années Maradona. Le club dans ces années là est tout de même deux fois champion d’Italie (1987 et 1990), vainqueur de la Coupe d’Italie (1987) et de la Supercoupe d’Italie (1990), et surtout vainqueur de la Coupe UEFA (1989). Par ailleurs l’idée me semblait intéressante de ne pas exclure les joueurs les plus médiocres de cette rétrospective. Surtout, je trouvais dommage qu’une grande partie de l’effectif, ou plutôt des effectifs, soit condamnée à l’oubli, sous prétexte que “Maradona tirait à lui tout seul son équipe vers le haut” (lieu commun agaçant). C’est pourquoi je vous propose de découvrir, poste par poste, les anciens coéquipiers de Maradona au Napoli.

Entre parenthèses sera indiquée la période pendant laquelle le joueur en question a côtoyé Maradona. Le dernier article de ce feuilleton sera consacré à Maradona lui-même. On poursuit avec les défenseurs :

Giuseppe Bruscolotti (1984-1988) : De 1972 à 1988, il a disputé 511 matches sous les couleurs du Napoli, un record absolu. Longtemps capitaine des Partenopei avant Maradona, il a remporté avec Naples un Championnat d’Italie en 1986-1987, deux Coupes d’Italie en 1975-1976 et 1986-1987, et une Coupe de la Ligue Italo Anglaise en 1976. Surnommé « Pal ‘e fierro » par les supporters à cause de sa solidité, c’était un spécialiste du marquage individuel. A la manière d’un Claudio Gentile, il avait cette capacité en effet de ne pas lâcher d’une semelle son adverse direct, et ce pendant 90 minutes. En 1985, il a fondé une école de football avec Maradona pour les jeunes désœuvrés, la  « Scuola Calcio Maradona-Bruscolotti », qui sera renommée « Scuola Calcio Bruscolotti » par la suite.

Simone Boldini (1984-1985) : En deux saisons à Naples, il a disputé 38 matches. Il jouait le plus souvent sur un côté, mais Rino Marchesi l’utilisait aussi au marquage. En 1985, il a quitté le club pour l’Atalanta Bergamasca Calcio, avant de mettre un terme à sa carrière deux ans plus tard. Entraîneur par la suite, il n’a jamais eu la chance d’être à la tête d’une grande équipe.

Moreno Ferrario (1984-1988) : Joueur précoce, il rejoint Naples à l’âge de dix-huit ans et parvient rapidement à s’imposer comme un titulaire régulier. Cela lui vaut quelques sélections en équipe d’Italie espoir, entre 1977 et 1980. Malheureusement ces belles promesses ne seront pas concrétisées par la suite, quand il s’agira de défendre les couleurs de la Nazionale. Acteur du doublé coupe-championnat en 1986-1987, il rejoint la Roma en 1988. Avec 313 matches disputés, Ferrario est le troisième joueur le plus capé de l’histoire du club.

Antonio Carannante (1984-1987 puis 1988-1989) : Lui aussi n’a pas démarré sur le tard. Directement issu des équipes de jeunes, il a connu sa première apparition parmi les pros le 21 mars 1982, à l’occasion d’un match contre le Torino. A l’époque il n’a pas encore 17 ans, rendez-vous compte! Il lui faudra toutefois attendre la saison 1984-1985 pour commencer à enchaîner les titularisations. 17 titularisations en 1984-1985, 20 titularisations en 1985-1986, petit à petit, l’oiseau fait son nid. Malheureusement il se blessera gravement, et ne disputera pas le moindre match au cours de la saison 1986-1987, année du doublé. Il sera prêté à Ascoli la saison suivante, glanera 29 apparitions avec les Partenopei à son retour, en 1988-1989, avant de partir vers de nouveaux horizons.

Ciro Ferrara (1984-1991) : Ses dates coïncident avec celles de Maradona, et vont même au-delà puisque Ciro Ferrara a quitté Naples en 1994, après dix ans de bons et loyaux services chez les Azzurri -sans tenir compte de son apprentissage dans les équipes de jeunes, de 1980 à 1984. Le temps de ramasser quelques 323 apparitions, de remporter quelques trophées aussi. On retiendra la Coupe UEFA en 1988-1989, puisqu’avec son but en finale retour au Neckarstadion de Stuttgart, il fut l’un des artisans de ce succès. C’est un joueur qui eu la chance de venir à maturité dans une époque bénie pour Naples, mais qui a lui-même participé de cet âge d’or par ses qualités de défenseur. Comment expliquer autrement ses 49 sélections avec la Nazionale? En 1988 et 1990, il est une solution crédible pour le sélectionneur Azeglio Vicini, qui le convoque pour l’Euro et la Coupe du Monde. S’il n’en sera pas de même pour Arrigo Sacchi, il fera sa dernière apparition contre la Suède, à l’occasion de l’Euro 2000. Joueur mémorable s’il en est, Ferrara a également marqué l’histoire de la Juve. Il a tout gagné avec les Bianconeri, la liste est trop longue pour en faire étal. Aujourd’hui, il est en charge des U-21.


Marco De Simone (1984-1985) : Avec 16 matches disputés en 1984-1985, on ne peut pas dire qu’il a marqué l’histoire du club. Stoppeur de métier, il était utilisé dans la rotation de l’effectif. Il est surtout connu pour avoir joué à Catania (68 matches) et Messina (104 matches).

Ugo Napolitano (1984-1985) : Il est dans la liste pour avoir disputé les dix dernières minutes de Napoli-Torino, le 30 septembre 1984. Après ce quart d’heure warholien, il passera notamment par Cosenza, avec qui il disputera 207 matches.

Massimo Filardi (1985-1989) : En 1985-1986, Massimo Filardi formait, avec Ciro Ferrara, la plus jeune paire de latéraux du championnat. Alors qu’il n’avait pas vingt ans et n’avait disputé que vingt-cinq matches en deux saisons à Varese, le défenseur bénéficiait de la confiance d’Ottavio Bianchi. Il débutait contre Côme, le 8 septembre 1985. Malheureusement, Massimo Filardi se blessait la saison suivante, et ne pouvait participer au doublé coupe-championnat réalisé par l’équipe. Rétabli, il ne parvenait pas à retrouver sa place de titulaire. Il est retourné à Naples en 1991, mais n’a disputé que cinq matches.

Alessandro Renica (1985-1991) : Aussi curieux que Gonzalo Higuain est né à Brest, Alessandro Renica est né à Anneville-sur-Mer, en Basse Normandie. Défenseur de formation avec Vicenza, défenseur de métier, ensuite, avec la Sampdoria, Renica se distingue par ses montées et prend quelques libertés avec les schémas tactiques de ses entraîneurs. Pour autant, c’est un bon défenseur, qui n’a de cesse de progresser. Il est contacté par Naples et rejoint le club en 1985. Immédiatement titulaire, il participe de la victoire en championnat, en 1986-1987, avec 29 matches disputés. Il remporte également, la même année, la Coupe d’Italie, pour la deuxième fois puisqu’il l’a déjà remportée avec la Sampdoria, en 1984-1985. En 1989, il marque un but décisif contre la Juventus, en Coupe UEFA. Malheureusement, Alessandro Renica se blesse gravement la saison suivante. A l’image d’un Dzodic à Montpellier, il ne se remettra jamais vraiment de cette blessure, et tirera sa révérence en 1991.

Giuseppe Volpecina (1986-1987) : Jeune, il a joué pour Casertana et Naples, avant de passer pro dans ce dernier club, en 1979. Prêté à Palermo puis Pisa, il est appelé à contribuer aux premiers vrais succès du club, au cours de la saison 1986-1987. Mais il ne sera pas conservé, et repartira aussitôt après pour l’Hellas Verona.

Raimondo Marino (1984-1986) : Après un passage par les équipes de jeunes, il signe un contrat de professionnel avec le club, et collecte 65 matches disputés entre 1979 et 1983. La saison suivante, il est prêté à Catanzaro, où il fait une saison pleine. Il jouera de nouveau avec les Azzuri, entre 1984 et 1986, pour un total de 38 matches. En 1986, il s’engage avec la Lazio.

Tebaldo Bigliardi (1986-1990) : Il a appris le métier à Palermo, avant de signer pour Naples en 1986. C’est après avoir été suspendu pendant un mois, pour son implication dans une affaire de matches truqués. Joueur de complément, il ne disputera que 31 matches en l’espace de quatre ans.

Giovanni Francini (1987-1991) : Formé au Torino, il a d’abord fait ses gammes dans le Piémont. A 24 ans, il est contacté par la cellule recrutement du Napoli, et s’engage avec les Partenopei. Titulaire régulier, il disputera 184 matches entre 1987 et 1994. A noter, il compte 8 sélections avec la Nazionale, entre 1986 et 1990. L’éclosion de Paolo Maldini, concurrent au poste d’arrière gauche, ne lui a pas profité.

Rosario Pergolizzi (1987-1988) : Il n’a disputé qu’un match avec les Azzurri, c’était au cours de la saison 1987-1988. Les perspectives bouchées, Pergolizzi est allé voir ailleurs sans plus attendre. En 1988, il s’est engagé avec la Reggina.

Giancarlo Corradini (1988-1991) : Naples est le dernier club dans lequel il a joué, après être passé notamment par l’AC Reggiana et le Torino. Titulaire en puissance et en réalisation, il a disputé pas moins de 173 matches entre 1988 et 1994. Avec Naples, il a remporté, notamment, un Scudetto (en 1989-1990) et une Coupe UEFA (en 1988-1989). On peut considérer à raison que Corradini a joué un rôle décisif dans la course au Scudetto, en 1989-1990. Le 17 septembre 1989, c’est lui en effet qui permettait à Naples de l’emporter par trois buts à deux sur la Fiorentina. Le 14 janvier 1990, il inscrivait le but égalisateur contre l’Udinese (2-2). Soit trois points gagnés par ces réalisations cruciales. Alors que Naples finissait champion à deux points du Milan (51 points contre 49 points), le calcul est vite fait…

Simone Giacchetta (1988-1989) : Davantage connu pour avoir joué à la Reggina (tout de même 268 matches disputés et le capitanat pendant deux ans), Giacchetta a disputé trois matches avec les Partenopei. A noter toutefois, il a marqué pour sa première apparition, le 9 octobre 1988, à l’occasion du match Napoli-Atalanta. Il inscrivait alors le but de la victoire, au terme du temps additionnel.

Giovanni Di Rocco (1988-1989) : Issu des équipes de jeunes, il n’a pas fait long feu parmi les pros. Après avoir glané deux petites apparitions en l’espace d’une saison, Di Rocco a quitté Naples pour le club de Torres (Série C1), davantage à la mesure de son niveau.

Marco Baroni (1989-1991) : Quand il signe en 1989, Marco Baroni présente une belle carte de visite : la Fiorentina, Monza, Padova, l’Udinese, la Roma puis Lecce : à seulement vingt-six ans, le natif de Florence a déjà emmagasiné pas mal d’expérience. A Naples il sait s’imposer et, en l’espace de deux saisons, il sera conduit cinquante-quatre fois sur la feuille de match. Buteur décisif dans le dernier match de la saison 1989-1990, il a également marqué le 3000ème but de l’histoire du Napoli. C’était contre Bologna, en 1990. Enfin, il fut le responsable malheureux de l’élimination en Coupe des clubs champions, en échouant à l’exercice des tirs-au-but contre le Spartak Moscou.

Massimo Tarantino (1989) : Il n’a disputé qu’un match en 1989, avant d’être prêté à Monza l’hiver venu. Il sera ensuite prêté à Barletta et reviendra en 1991. Il jouera alors, jusqu’en 1996, 99 matches sous les couleurs du Napoli. Mais c’est après l’ère Maradona.

Ivan Rizzardi (1990-1991) : Par ses prestations avec le club de Cremonese, avec lequel il participe à la montée en Série A et se distingue par des débuts prometteurs dans l’élite, Ivan Rizzardi attire l’attention du staff napolitain. En 1990-1991, il disputera 25 matches mais décevra un peu. Finalement il s’engagera avec Bari pour deux saisons, et mettra un terme à sa carrière relativement tôt.

Gianluca Francesconi (1990-1991) : Recruté à l’âge de dix-neuf ans en provenance de Lodigiani, Gianluca Francesconi n’a disputé qu’un seul match avec Naples, avant de rejoindre l’AC Reggiana.

Loulou

Cet article, publié dans SSC Naples, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Un commentaire pour Le Napoli de Maradona (2/5) : Les défenseurs

  1. Ping : La Paillade Académie note Dijon-Montpellier (1-1) | Horsjeu.net

Laisser un commentaire